Preface, no date (1569/70), Pierre Hassard to the Reader (BP114)

From Theatrum Paracelsicum
Revision as of 19:03, 20 April 2023 by JP (talk | contribs) (Created page with "{{InfoboxParatext | Author=Pierre Hassard | Anon= | AuthorPresumed= | Recipient=Reader | Type=Preface | Classification= | Date=1569/70 | DatePresumed= | Place=Bruxelles | Pages=7 | Language=fra | Editor=Julian Paulus | SourceAuthor=Paracelsus | SourceTitle=De la peste, et de ces causes et accidents | SourceEditor=Pierra Hassard | SourcePlace=Antwerpen: Christophe Plantin | SourceDate=1570 | SourceBP=BP114 | SourceSig= | SourcePag=10-16 | SourceFol= | ReprintedFrom= | De...")
(diff) ← Older revision | Latest revision (diff) | Newer revision → (diff)
Author: Pierre Hassard
Recipient: Reader
Type: Preface
Date: 1569/70
Place: Bruxelles
Pages: 7
Language: French
Quote as: https://www.theatrum-paracelsicum.com/index.php?curid=2107
Editor: Edited by Julian Paulus
Source:
Paracelsus, De la peste, et de ces causes et accidents, ed. Pierra Hassard, Antwerpen: Christophe Plantin 1570, p. 10-16 [BP114]
CP: Not in Kühlmann/Telle, Corpus Paracelsisticum
Translation: Raw translation see below
Back to Paratexts
Back to Texts by Pierre Hassard

[p. 10] Le translatevr av lectevr.

En la presente traduction (ami Lecteur) i’ay vsé, comme pourras veoir, de la plus grande facilité qu’il ma esté poßible; desirant affectueusement que chacun y proufitast: & s’il te semble que ie n’aye abserué si diligemment la loy & proprieté de bien traduire comme beaucoup d’autres qui en font profeßion, ie te prie entre autres choses considerér que la phrase du langaige Alleman, & les liaysons sont bien fort differentes du François.

Si donc tu trouues mescontement en quelque periode mal sonante, veuille supportér mon imbecillité; t’aduertissant touteffois que ie ne me suis asserui, iusques a faire conscience, de voulloir rien perdre de l’intention de l’auteur.

Considere encores que la difficulté d’iceluy est de tant plus grande qu’il traicte chose plus ardue & difficile que nuls autres Philosophes & Medecin, soyent ils anciens ou modernes, d’autant qu’il accede plus à la diuine philosophie & vray but des choses naturelles & de leurs principes: comme amplement pourras veoir en ce traicté.

Ce que ie dis pource qu’auiourdhuy se trouuent tant de detracteurs & mesdisantz, voire des choses que iamais n’entendirent, que ce n’est chose seure de rien met- [p. 11] tre en lumiere soit par traduction ou aultrement: car ilz ont les aureilles tant delicaces que quasi à chacune lettre ou syllable ilz trouuent à s’offenser, & oultre cela ces pourparleurs sont farcis de beaucoup d’enuie & vaine gloire, & qui est le pis, se montrent par trop hardis à syndicquér, taxér, & reprendre les hommes bien renommez, tant pour leur sçauoir que pour leur vertu.

Comme il est aduenu d’vn entre les aultres, qui n’osant declarér son nom propre, s’est faict nommér, ou plust ost surnommér Leo Suauius, I. G. P. en son Abregé ou Compendium de Philosophie, comme il le baptise sur les œuures de Paracelsus: lequel semble plustost derision ou deprauation la oò non seulement il s’attache à moy en la traduction que i’ay faicte de la grande Chirurgie dudit Paracelsus: mais außi aux tresdoctes, & tressçauantz docteurs & Philosophes, discipes, & imitateurs dudit Paracelsus. Le Seigneur Adam Bodenstein, & Girard Dorn Allemanz, lequel Dorn a bra e nent respondu en son Apologie latine aux faulses accusations & calomnies de cest Alleman de Paris incogneu, ce que moins n’a faict ledict Bodensteinen vne epistre sur le liure des Degrez, Compositions[c1], & doses de Paracelsus. De sorte que ce deburoit suffire pour conuaincre les friuoles de ce Philosophe neuf qui trouueroit à tondre sur vn œuf. Et me fusse passé d’embrouiller le papier, & perdre mon temprà luy respondre, n’eust esté que i’ay bien voulu monstrér á luy & a ses semblables qu’il [p. 12] deburoit premier apprendre la langue des Auteurs, sans qu’il fallut qu’il s’aidast de truchement ou interprete, peult estre encore de sa sorte, & de mesme qualibre. Secondement entendre l’intention & fondements d’iceux. Et außi que ie ne suis si ignare & stupide que ie ne me resnte bien de ses calomnies.

Pour venir donc à ce Suaue Zoile, delaissant beaucoup d’ineptes & friuoles propos qu’il ameine, & qui ne meritent qu’on en face lecture: ie respondrey seulement à deux ou trois poincts principaux (delaissant la reste bien defendue par le deuant-nommé Dorn) lesqueles autant s’en faut qu’il aye entendu, qu’il ya de difference entre les deux elementz Eau & Feu: außi ces choses n’ont esté escrites par Paracelsus, & aultres vrais Philosophes, sinon pour les enfantz de doctrine & Philosophie, comme dict Raimond Lulle en son Apertoire, & non pour les auares ambitieux & præsumptueux, desquelz faict souuent mention en diuers lieux nostre auteur Paracelsus.

Le premier point doncques ou erreur que nostre maistre corrigeart faict, en voulant reprendre tant Paracelse que ses imitateurs, est quand il s’esmerueille, comme il dict en son-dict Abregé, que nous n’auons entendu, que circultation doibt ensuiure, & non estre premiere. S’il regarde bien le texte, lequel comme vn Francois (& non Alleman) en nostre traduction il deburoit bien entendre, ou il est dict en la grande Chirurgie dudict Paracelsus en la premiere partie [p. 13] de la curation des vlceres au deuxiesme chapitre de l’extraction de l’esprit du vin: que le vin soit mis en vn vaisseau circulatoire en baing Mariæ &c. sans faire autre mention de circulér: mais s’entdend qu’illec se doibt preparer, digerér, & putrefiér, qui sont les operations qui doibuent precedér la Circulation, comme vn chacun bon esprit facillement pourra voir au chapitre ia allegué. Ce[c2] que nostre Alleman de Paris eust bien entendu s’il n’eust eu l’esprit si aliené de ce dequoy il se vante, sçauoir est, d’auoir traicté les distillations, & separé les selz &c.[c3]: comme il monstre plus amplement quant il veult niér que la distillation dudict esprit ne se peult faire au froid: il s’esmerueilleroit donc boen d’auantage, so on lui disoit d’extraire l’esprit du vin par la neige & glace, ce que nous auons plusieurs fois experimenté: & le monstrerons en nostre Hydromantie.

De l’autre poinct & difficulté ou il s’est offensé ie n’en suis esmerueillé, attendu que c’est le principal du mystere & secret de ceste philosophie, lequel ne peult estre comprins d’vn tel cerueau, car en cest endroict il monstre qu’il n’est Philosophe, Alchimiste, ne Medecin, mais semble mieux qu’il face profeßion de l’art d’Orfebure: voulant corrigér le texte de Paracelse au lieu præallegué, nous taxant d’ignorance que n’auons entendu (comme il dict) que ces trois nombres ainsi escritz 2. 4. 0. & distinguez par poinctz se doibuent prendre pour 24. asscauoir Caratz qu’il dict estre [p. 14] le plus hault degré de l’or fin selon le mestier d’orfebure, & qu’il y a faulte au texte. Chose[c4] la plus ridicule qui se pourroit ouir.

O grand Philosophe! certes tes escritz te declarent homme tresignorant des choses desquelles tu veux reprendre & criminér les autres: qui est l’enfrant d’escole si ignorant, qui vouldra prendre ces trois nombres distingués (selon l’art d’Arithmeticque) pour vn nombre des 24 constitué de deux figures? certes nul.

Nous disons doncques que Paracelsus au lieu preallegué entend par cela l’entiere perfection de l’œuuvre[c5], c’est à dire, que la teincture paruient à telle parfection que l’esprit du vin se reduict à neant, & est transsubstantié en la vraye teincture de l’or: pourtant disent les philosophes que l’or ne teint poinct s’il n’est teinct, &c.

Et nous disons que l’esprit du vin se peut reduire en quelconque choses que l’on voudra, de sorte qu’il ne sera plus ce qu’il est oit &c. ce que Paracelsus a voulu monstrér par cest Enigme. 2. 4. 0. pource que apres ne sera nul &c. & ce ´sont les graduations des Philosophes, assçauoir quand la chose n’est plus ce qu’elle estoit, mais vne autre.

Ie declarerois ces choses plus amplement: sed digito compesco labellum; d’autant qu’il ne fault iettér les marguerites aux pourceaux.

Ces choses n’a entendu nostre Philosophastre I. G. G. Car Paracelsus a voulu occultér & couurir [p. 15] vn si grand arcane & mystere, comme il fait d’autres en plusieurs lieux, selon la coustume de tous bons Philosophes, affin que ne fussent entendus par les ineptes & idiotz, mais seulement des enfantz de vraye Philosophie: car telz secretz, comme dict Lullius, ne se doubuent reuelér aux ignares & insipientz. &c. D’ailleurs nous scauons que lesdictes trois figures ou nombres 2. 4.&nbsp.0. d’Arithmeticque doibuent ainse estre escritz & leus sans les prendre selon ta fabuleuse opinion pour lesdictz 24, que tu veux referér à caratz: car quelle conuenance peut auoir la Medecine auec tes caratz ou affinement de l’or s’il n’est reduit &c.

I’ay außi veu les exemplaires de la premiere, seconde, & tierce edition, & dauantage vn exemplare escrit, & dicté par ledit Paracelsus, lesquelz ont tout les mesmes nombres, & mis par tel ordre.

Tu dis encore en ton Abregé qu’il n’est poßible de bruslér l’or: regarde le vingtquatriesme chapitre de Vlstadius au Ciel des Philosophes, où il dict que l’or ne se peult corrompre par les quatre qualitez sinon par artifice, & non par nature. Et pource dict il, Celuy qui manifeste ceste science aux ignares, est mauldict &c.[s1]

Nous auons außi veu & cogneu vn Philosophe qui nous a monstré l’or reduict iusques à lea qu’il brusloit comme vne chandelle: ne s’esmerueille donc plus ce nostre corrigeart des choses qu’il n’entendit oncques.

Voile, ami lecteur, comme celuy qui se mesle de reprendre les autres, s’est oblié & esgaré en descouurant son [p. 16] ignorance, mais le vertuezx en son parles se dompte, et l’ignorant iamais ne se peult taire.

Il y a encore beaucoup d’autres menus & friuoles propos, ou ce Suaue Philosophe nous taxe & reprend de n’auoir bien traduict ladicte grande Chirurgie, dont ie ne m’esmerueille, veu que luy ne son truchement ou interprete n’ont entendu ladicte langue Allemande: mais le lecteur en lisant pourra facilement cognoistre son ineptie & futilité.

Außi le dessusdict Dorn nous a assez purgés & deffendus de ses calomnies en l’Apologie Latine qu’il a facite contre ce mesdisant .I.G.P. ou il respond si amplement à tout qu’on ne pourroit mieux.

Parqouy ie m’en deporte, & me suffit, amy lectuer, de t’auoir admonesté que tu te gardes de luy & de ses semblables Philosophes d’ostentation, lesquels soubs vmbre de vouloir explicquer & elucider les bons Philosophes, par faute de bon iugement & doctrine, les corrumpent, mutilent & obscursissent, au grand detriment de tous bons esprits desireux de paruenir à la cognoissance de la parfaicte & vraye Philosophie & Medecine.

Te suppliant qu’il te playse lire ce liure d’vn &oeilg;il bening & fauorable, sans recercher en iceluy grande eloquence, pour les causes deuant dictes. A Dieu te recommande.

Apparatus

Sources

  1. Source: Phelippe Ulstade, Le ciel des philosophes, Paris: Vivant Gaultherot 1546, f. 47r/v; https://books.google.de/books?id=MkEWQ1tjSM4C&pg=PA47

Corrections

  1. Compositions] corrected from: Copositions
  2. Ce] corrected from: ce
  3. &c.] corrected from: &c
  4. Chose] corrected from: chose
  5. œuure] corrected from: euure


English Raw Translation

Generated by ChatGPT on 20 April 2023. Attention: This translation is a machine translation by artificial intelligence. The translation has not been checked and should not be cited without additional human verification.